Bataillon colonial sibérien

Bataillon colonial sibérien
Image illustrative de l’article Bataillon colonial sibérien
Création
Dissolution
Pays France
Type Bataillon de marche
Rôle Infanterie
Effectif 1 140
Guerres Guerre civile russe
Décorations Croix de guerre 1914-1918
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Le bataillon colonial sibérien (BCS) est une unité militaire française engagée dans l'intervention alliée en Sibérie pendant la guerre civile russe.

Formation

Le bataillon est formé le à partir de[1] :

  • la 1re et la 8e compagnie du 9e régiment d'infanterie coloniale, embarquées en Indochine ;
  • une compagnie du 3e régiment de zouaves, embarquée au Tonkin ;
  • un détachement serbe (19 hommes) embarqué à Shanghai ;
  • la 1re et la 11e compagnie du 16e régiment d'infanterie coloniale de Tianjin.

Outre les éléments serbes, le bataillon compte, parmi ses 1 140 militaires, 277 tirailleurs indochinois, servant majoritairement à la 2e compagnie du BCS. Les zouaves sont des Alsaciens et Lorrains de l'Armée allemande faits prisonniers par les Français[2].

Historique

Le bataillon embarque à destination de Shangaï le à bord du paquebot André-Lebon ; un détachement serbe les rejoint[3]. Il débarque à Vladivostok le [4].

Les troupes de différentes nationalités (françaises, tchèques, polonaises, serbes et britanniques, ainsi que des Cosaques de l'ataman Kalmikoff) sont engagées contre les Bolcheviks, sous le commandement suprême des Japonais[5]. Le , le bataillon est opposé à une violente attaque des soviétiques autour de Doukoskoïe, qu'il repousse grâce à l'arrivée de renforts japonais[2]. À cause des combats et des maladies, il déplore au bout de dix jours deux tués, dix-neuf blessés et un disparu[4].

Le bataillon part vers l’ouest, en suivant la ligne du transsibérien ; il atteint Novonikolaïevsk le , alors que l'armistice est signée à Rethondes. Après avoir atteint l'Oural, les Français commencent à retraiter à partir de Noël 1918. Une partie des troupes rembarque pour Tiensin le , tandis que d'autres demeurent à Vladivostock jusqu'au 14 février 1920[5].

Le bataillon est dissout à Tianjin le [6].

Le BCS est cité à l'ordre de l'armée et reçoit la croix de guerre le [1].

Chefs de corps

  • -  : commandant Mallet[1]
  • -  : capitaine Madaule[1]

Bibliographie

Dans la fiction

Le bataillon est au cœur du roman Les Vents Noirs, d'Arnaud de La Grange[7].

Parmi les intervenants français en Sibérie : Joseph Kessel.

Témoignage

  • Étienne Loubet, « Ma campagne de Sibérie », Récits insolites, Carcassonne, FAOL « La Mémoire de 14-18 en Languedoc », no 8,‎ , p. 51-66[8]

Références

  1. a b c et d Véronique Goloubinoff, La Section Photographique et Cinématographique de l’Armée en Sibérie et Russie du nord 1918-1919, (lire en ligne)
  2. a et b Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 53.
  3. Journal des marches et des opérations du bataillon colonial sibérien (no 26 N 868/13), 13 juillet 1918-10 mars 1920, 66 p. (lire en ligne), p. 4
  4. a et b Centre France, « Histoire - [Il y a cent ans, la Grande Guerre] La guerre oubliée du bataillon de Sibérie », sur www.lepopulaire.fr, (consulté le )
  5. a et b Rémy Cazals, « Quelques pierres apportées au chantier », Annales du Midi, vol. 112, no 232,‎ , p. 415–446 (DOI 10.3406/anami.2000.2678, lire en ligne, consulté le )
  6. JMO 26 N 869/7, p. 65.
  7. « Les Vents noirs, d'Arnaud de La Grange : les loups des steppes », sur LEFIGARO (consulté le )
  8. « Loubet, Etienne (1887-1976) – Témoignages de 1914-1918 », sur crid1418.org (consulté le )

Articles connexes

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