Le Champo - Espace Jacques-Tati

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Le Champo
Description de cette image, également commentée ci-après
Entrée du Champo en juin 2009 ; à l'affiche, un cycle Luis Buñuel (Viridiana, L'Ange exterminateur et Simon du désert) et Une journée particulière.
Données clés
Lieu Paris 5e
Coordonnées 48° 50′ 59,8″ nord, 2° 20′ 35,3″ est
Inauguration
Nb. de salles 2
Capacité 130 et 120 places
Réseau Art et Essai
Format de son Dolby
Anciens noms Le Champollion, L'actua-Champo, Le Champo 2
Gestionnaire Société d'exploitation du Champolion
Direction Christiane Renavand
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2000)
Site web www.lechampo.com

Carte

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Le Champo - Espace Jacques-Tati – plus communément appelé Le Champo ou Le Champollion – est un cinéma indépendant d'Art et Essai situé au 51, rue des Écoles à l'angle de la rue Champollion dans le 5e arrondissement de Paris. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 2000[1].

Historique

Le Champollion, qui tient son nom de la rue attenante, propose sa première séance le après avoir été créé sur l'emplacement d'une ancienne librairie du Quartier latin[2],[3]. Il est repris l'année suivante par Roger Joly[4],[5], un industriel de l'éclairage passionné de cinéma. À la suite d'un incendie dans la cabine de projection en 1941, il développe le procédé de rétro-réflex, semblable à un périscope, qu'il installe dans sa salle[6],[3]. En 1955 est ouverte la seconde salle en sous-sol, après l'acquisition des locaux d'un ancien cabaret[6],[7] ; cette seconde salle sera nommée L'actua-Champo puis Le Champo 2, avant d'être intégrée au cinéma[8],[7]. L'entrée principale devient l'entrée unique pour les deux salles à la fin des années 1970. En 1980, Roger Joly laisse la gestion du cinéma à sa fille Christiane Renavand[9],[2],[4]. Cette dernière s'occupe également de la programmation et de la direction artistique du cinéma[10].

À cette époque, la survie du cinéma est menacée par des projets immobiliers au moment du renouvellement du bail[2],[4]. La façade et les salles sont alors en totalité, ce qui est un fait rare, et en urgence, inscrites au titre des monuments historiques par un arrêté du [1], à la suite de la mobilisation de Jean Tiberi et de Catherine Trautmann, respectivement maire de Paris et ministre de la Culture[2], ce qui pérennise l'activité et sauve le cinéma[11],[12]. Une mobilisation d'un comité de soutien rassemblant des spectateurs, des cinéastes et des critiques se forme également[7]. À l'occasion de son cinquantenaire, en 1988, la salle s'est vu associer le nom de Jacques Tati, en raison de son parrainage ancien du lieu[3].

François Truffaut déclarera que ce cinéma est son « quartier général » et Claude Chabrol sa « seconde université »[6],[4],[13].

En 2019, le cinéma organise une avant-première du film de Roman Polanski J'accuse en sa présence. La séance génère une importante protestation et des manifestations ont lieu devant le cinéma ; la séance sera finalement annulée[14],[15].

En 2023, le cinéma accueille les 60 ans des Films du Losange et invite de nombreux réalisateurs et acteurs comme Olivier Assayas, Isabelle Huppert ou Alice Diop[16].

Programmation

Initialement conçu comme une salle d'actualité, le cinéma diffuse des films ne rencontrant pas de succès dans des salles plus importantes sur les Champs-Élysées, comme Drôle de drame de Marcel Carné l'année de son ouverture[3]. Le cinéma capte un public plus exigeant en partie composé d'étudiants[4], qui se déplace pour voir des films parfois moins populaires comme La Kermesse héroïque de Jacques Feyder, La Grande Illusion de Jean Renoir ou To Be or Not to Be d’Ernst Lubitsch. Le cinéma fonctionne alors en conservant très longtemps ses films à l'affiche, jusqu'à 6 mois[4].

À partir de la fin des années 1990, la fréquentation baisse : elle passe de 5000 spectateurs hebdomadaires en 1940 contre 2000 en 2018[4],[3],[10]. Le cinéma se tourne alors progressivement vers le cinéma de patrimoine et organise de larges cycles, dédiés aux grands réalisateurs comme Jacques Tati, Akira Kurosawa, David Lynch, Kenji Mizoguchi, Louis Malle, Louis Jouvet, Henri-Georges Clouzot, Valerio Zurlini, Sacha Guitry, Marcel Carné, Aki Kaurismaki, Atom Egoyan, Woody Allen (cycle qui dura près de 2 ans) ou Cary Grant[4],[3], ainsi que des cartes blanches à des réalisateurs comme Benoît Jacquot[17]. Le cinéma propose également des nuits thématiques se terminant au petit matin pour les ultimes séances et des festivals jeune public[18],[19],[20].

Accès

Le Champo est situé à l'angle de la rue des Écoles et de la rue Champollion. Son accès se fait par la station de métro de la ligne 10 Cluny - La Sorbonne.

Notes et références

  1. a et b Notice no PA75050004, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b c et d Didier Berneau, « Les fringues veulent habiller le quartier latin », L'Humanité,‎ (lire en ligne [archive du ])
  3. a b c d e et f Véronique Cauhapé, « Jours de fête pour les 80 ans du cinéma Le Champo », Le Monde,‎ (lire en ligne [archive] Accès limité, consulté le )
  4. a b c d e f g et h Caroline Besse, « Le Champo : la délicieuse histoire d'un légendaire cinéma de quartier » [archive du ] Accès limité, sur Télérama, (consulté le )
  5. Michaël Naulin, « Pour ses 80 ans, le Champo crève l'écran » [archive] Accès limité, sur Le Figaro, (consulté le )
  6. a b et c Alain Potignon, Nos cinémas de quartier : Les salles obscures de la ville lumière, éditions Parigramme, 2006 (ISBN 2-8409-6456-2), p. 30
  7. a b et c Jean-Pierre Jeancolas, « Jours de mars en cinéma, jeudi 30 », Positif, no 471,‎ , p. 70-72
  8. Philippe Célérier, « Ciné-Façades: Champo (Paris 5ème) » [archive], sur Ciné-Façades, (consulté le )
  9. « Historique du Champo » sur le site officiel du cinéma
  10. a et b RGA et Christiane Renavand, « Le Champo : « Un film, il faut lui laisser sa chance ! » » [archive], sur Projektile, (consulté le )
  11. « Inscription, au titre des monuments historiques, du cinéma le Champollion », communiqué de presse sur le site officiel du ministère de la Culture, 11 avril 2000.
  12. Alain Masson, « Avril en cinéma, lundi 3 », Positif, no 472,‎ , p. 66-68
  13. Valentin Pacaud, « Paris : le Champo célèbre ses 80 ans » [archive], sur Le Parisien, (consulté le )
  14. Eponine Le Galliot, « L'avant-première de “J'accuse” au Champo annulée après une action de militantes féministes », sur Les Inrocks, (consulté le )
  15. Marilou Duponchel, « J’accuse de Roman Polanski : quelles conséquences pour sa sortie en salles ? » [archive], sur Les Inrocks (consulté le )
  16. Robin Vaz, « Les Films du Losange fêtent leurs 60 ans » [archive], sur Les Inrocks, (consulté le )
  17. Jean-Michel Frodon, « Le Champo donne carte blanche à Benoît Jacquot », Le Monde,‎ (lire en ligne [archive] Accès limité, consulté le )
  18. Didier Péron, « Le Champo, champagne ! » [archive du ], sur Libération (consulté le )
  19. Sylvie Lambert, « Nuit Almodovar samedi 3 juin au Champo » [archive], sur Les Inrocks, (consulté le )
  20. Sylvie Lambert, « Nuit Wong Kar-wai le 13 mai 2006 » [archive], sur Les Inrocks, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Renaud Olivero, « Le Champo – Espace Jacques Tati », dans Jean-Michel Frodon (dir.) et Dina Iordanova (dir.), Cinémas de Paris, Paris, CNRS Éditions, , 365 p. (ISBN 978-2-271-11480-8, présentation en ligne), p. 232-235.

Lien externe

  • Site officiel du Champo
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