Dans le nom hongroisWekerleSándor, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français SándorWekerle, où le prénom précède le nom.
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Président du Conseil
Sándor Wekerle a été président du Conseil du royaume de Hongrie à trois reprises du au , du au et du au , appuyé par une solide majorité parlementaire en 1892 et 1906. En 1917, il revient au pouvoir, contre le parlement, soutenu par le roi.
Premier mandat
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Deuxième mandat
En 1906, il revient au pouvoir, allié au parti de 1848[N 1], bénéficiant du soutien du souverain.
Troisième mandat
En août 1917, à la suite de la démission de Móric Esterházy, ami du roi, il est rappelé au pouvoir afin de permettre au cabinet hongrois de disposer d'une majorité au parlement[1].
Il reçoit pour mission de faire adopter les réformes souhaitées par le roi en Transleithanie, notamment la loi électorale, destinée à ouvrir le droit de suffrage en Hongrie[2]. Rapidement, il doit affronter la majorité de la chambre, contrôlée par István Tisza; la chambre basse du parlement accepte la discussion sur la loi, mais enlise son adoption dans les procédures[3]. Affaibli, soumis aux initiatives de Tisza[4], il soumet sa démission au roi, ce dernier la refuse, mais accepte une dissolution de la chambre basse en cas de poursuite de l'obstruction[3].
Pour donner des gages au parlement, il relance le débat sur la question de l'armée hongroise, écarté par Tisza pour la durée du conflit. Dans ce débat, il se heurte aux représentants de l'armée commune, de la diplomatie austro-hongroise[5].
Le 15 octobre 1918, face à la défaite qui se précise et aux exigences du dixième des 14 points du président américain Woodrow Wilson, alors que la double monarchie est en cours de dissolution avancée, le roi Charles propose une réforme fédéraliste de la double monarchie à seize composantes, axée sur le respect des droits des peuples au sein de l'Empire[7]. Encore Président du Conseil, Werkele se montre d'une inflexibilité absolue dans son opposition à la réforme proposée par Charles pour sauvegarder l'existence de la monarchie des Habsbourg. Werkele menace même de fermer la frontière entre le royaume de Hongrie et l'empire d'Autriche, ce qui aurait réduit les villes autrichiennes à la famine. En proposant que la Bosnie-Herzégovine soit le seul territoire de l'« État slave du Sud » au sein de la monarchie danubienne (« projet trialiste »), il vide les projets fédéralistes de l'empereur-roi de leur contenu[8] et s'en tient à une simple officialisation de l'organisation territoriale en place depuis 1908. Le 15 octobre 1918, à l'issue du dernier conseil des ministres de la double monarchie[8], il obtient ainsi que la Hongrie ne soit pas concernée par le manifeste de l'empereur-roi[9].
Enfin, président du conseil encore en exercice, il affirme que le changement de nature de l'empire d'Autriche remet en cause les liens établis depuis 1867[10], il dénonce le compromis de 1917 et il proclame, dans un discours le , l'indépendance de fait du royaume de Hongrie dans ses frontières de 1867, en définissant les liens entre les deux moitiés de la double monarchie comme une simple union personnelle[11],[12].
Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie 1914-1920, Paris, Taillandier, , 464 p. (ISBN979-10-210-0440-5).
Fritz Fischer (trad. Geneviève Migeon et Henri Thiès), Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918) [« Griff nach der Weltmacht »], Paris, Éditions de Trévise, , 654 p. (BNF35255571)
Pierre Renouvin, La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (no 19), (réimpr. 1939, 1948, 1969 et 1972) (1re éd. 1934), 779 p. (BNF33152114).
Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Paris, Éditions SOTECA, 14-18 Éditions, coll. « Les Nations dans la Grande Guerre », , 298 p. (ISBN978-2-916385-59-4)