Victor Serrano

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Victor Serrano

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Fiche d'identité
Naissance
Bellreguart (Espagne)
Décès (à 78 ans)
Toulouse (France)
Surnom « Nestor »
Poste Troisième ligne, deuxième ligne, pilier
Carrière en junior
PériodeÉquipe 
R.C. Saint-Gaudens
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
1964-1979 R.C. Saint-Gaudens
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
1968-1975 France 14 (20)

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.

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Victor Serrano surnommé Nestor, né le à Bellreguart en Espagne et mort le [1] à Toulouse, est un joueur international français de rugby à XIII évoluant au poste de troisième ligne, de deuxième ligne ou de pilier dans les années 1960 à 1970.

Enfant du pays du Comminges, il intègre durant son enfance le club de rugby à XIII du R.C. Saint-Gaudens, club dans lequel il effectue toute sa carrière sportive. Il dispute sept finales de Championnat de France pour deux titres en 1970 et 1974, et remporte également la Coupe de France en 1973. Dans la conquête de ces titres, il a pour équipiers Roger Biffi, Henri Marracq, Michel Molinier, Jean-Pierre Lecompte, Michel Anglade et Guy Lavigne.

Ses performances remarquées en club l'amènent à être appelé entre 1968 et 1975 au sein de l'équipe de France dans les lignes avants. Il participe à trois reprises à la Coupe du monde en 1968, 1972 et 1975, prenant une part active avec Jean Capdouze et Georges Aillères au beau parcours de la sélection en 1968 les emmenant en finale, perdue contre l'Australie. Sous ce même maillot bleu, il connaît des victoires contre les meilleures sélections du monde : l'Australie, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et le pays de Galles.

Biographie

Il joue durant son enfance au football au club de Miramont-de-Comminges dès l'âge de dix ans, avant de rejoindre le club de rugby à XIII de Saint-Gaudens, qui alors devient sous le capitanat de Jean Barthe, l'un des clubs de premier plan en France. À côté de son activité sportive, il est électricien[2].

Serrano s'inscrit dans la page dorée de ce club porté par l'entraîneur Jep Lacoste qui prend part à sept finales de Championnat de France pour deux titres en 1970 et 1974, ainsi qu'au titre de la Coupe de France en 1973, aux côtés de Michel Molinier, Marcel Péré, Roger Biffi, Henri Marracq, Serge Marsolan et Michel Anglade.

Parallèlement, il devient international en équipe de France entre 1968 et 1975, et participe à trois éditions de Coupe du monde en 1968, 1972 et 1975, avec une place de finaliste lors de la première avec Georges Ailleres, Jean Capdouze, Francis de Nadaï, Jean-Pierre Clar et ses coéquipiers Roger Garrigue, Jean-Pierre Lecompte et Marracq.

1968 : finaliste de la Coupe du monde

En mai-, l’Australie et la Nouvelle-Zélande organisent la quatrième édition de la Coupe du monde de rugby à XIII, compétition créée en 1954 sous l'impulsion de l'ancien président de la fédération française Paul Barrière en invitant les trois autres nations majeures de rugby à XIII : l'Australie, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande. Ce concept est maintenu depuis à intervalle irrégulier avec ces quatre mêmes nations. Dans cette sélection française entraînée par Jep Lacoste, Victor Serrano, jamais convoqué alors en équipe de France, est intégré par le sélectionneur Antoine Jimenez au poste de pilier aux côtés du capitaine Georges Aillères et Christian Sabatié, et accompagne ses coéquipiers saint-gaudinois Roger Garrigue, Jean-Pierre Lecompte et Henri Marracq [3],[4].

Victor Serrano ne prend pas part au match d'ouverture de la Coupe du monde contre la Nouvelle-Zélande le au Carlaw Park en banlieue d'Auckland devant près de 18 000 spectateurs où G. Aillères et C. Sabatié lui sont préférés[5]. L'adversaire néo-zélandais perd dès la 12e minute leur joueur Brian Lee, expulsé définitivement pour une manchette sur André Ferren, et dut évoluer en infériorité numérique toute la rencontre[5]. Le demi français Jean Capdouze livre alors un duel de buteurs contre son homologue Ernie Wiggs avant de marquer un essai à la suite d'une relance de Jean-Claude Cros et d'une percée de Jean-Pierre Lecompte épaulé par M. Molinier pour emmener J. Capdouze à marquer entre les poteaux[5]. Dès lors, malgré une supériorité en mêlée fermée des Néo-Zélandais, la France conserve son avance jusqu'à la fin du match pour s'imposer 15-10[5].

Cette seconde rencontre face à la Grande-Bretagne s'avère être décisive pour une place en finale à la suite de la défaite de cette dernière face au grand favori australien, V. Serrano n'entre pas en jeu où les mêmes piliers du premier match sont reconduits[6]. Programmée en Nouvelle-Zélande, les deux équipes s'affrontent le au Carlaw Park devant près de 15 000 spectateurs[7]. Un temps pluvieux sévit sur la pelouse qui rend impossible la tenue d'un jeu ordonné. Devant cette difficulté, les Britanniques mènent 2-0 à la mi-temps sur une pénalité de Bev Risman[7]. Mais la seconde mi-temps tourne à l'avantage des Français forts d'un pack d'avants dominant et du jeu au pied de Jean Capdouze, Roger Garrigue et Jean-Pierre Clar, ils parviennent à s'imposer sur un essai de Jean-René Ledru pour porter le score final à 7-2[7]. La France se qualifie pour la finale pour la seconde fois de son histoire après l'édition de 1954.

Pour la troisième rencontre de poule, la France va sur les terres australiennes après deux rencontres en Nouvelle-Zélande, celle-ci oppose les deux équipes qualifiées pour la finale le , la France et l'Australie. Afin de mieux préparer la finale qui se déroule deux jours après cette rencontre joué au Lang Park de Brisbane, les deux équipes font tourner leurs effectifs, et Victor Serrano dispute alors son premier match de cette Coupe du monde en étant associé en première à C. Sabatié et le talonneur Yves Bégou[8]. Ce match s'achève sur un score sévère pour la France qui est nettement battue 37-4 et amène l'Australie à se poser comme le grand favori de la finale[9],[10].

Pour la finale, les deux titulaires habituels, G. Aillères et C. Sabatié sont préférés à V. Serrano pour intégrer le treize titulaire pour cette finale qui se déroule le au Sydney Cricket Ground devant près de 54 000 spectateurs[11]. Dans un stade acquis à sa cause, l'Australie, dirigée par la charnière Billy Smith et Bob Fulton, réalise une haute performance en dominant l'équipe de France grâce à un jeu varié, dynamique et une domination territoriale. Les Français subissent le jeu australien malgré la vaillance de sa défense[11]. Battus 20-2, V. Serrano et la France terminent ainsi vice-champions du monde et espère entrevoir par cet exploit la volonté d'un renouveau du rugby à XIII dans son pays[12].

Palmarès

Coupe du monde

Détails du parcours de Victor Serrano en Coupe du monde.
Édition Rang Résultats France Résultats Serrano Matchs Serrano
Australie 1968 Finaliste 2 v, 0 n, 2 d 0 v, 0 n, 1 d 1/4
France 1972 Troisième 1 v, 0 n, 2 d 1 v, 0 n, 2 d 3/3
Monde 1975 Cinquième 1 v, 1 n, 6 d 1 v, 0 n, 1 d 2/6

Légende : v = victoire ; n = match nul ; d = défaite.

Détails en sélection

Matchs internationaux de Victor Serrano avec l'équipe de France
Date Adversaire Résultat Compétition Poste Points Essais Pen. Drops
1. Australie 4-37 Coupe du monde Pilier - - - -
2. Grande-Bretagne 16-8 Test-match Remplaçant - - - -
3. Grande-Bretagne 2-24 Test-match Deuxième ligne - - - -
4. Nouvelle-Zélande 11-27 Test-match Remplaçant - - - -
5. Nouvelle-Zélande 2-24 Test-match Remplaçant - - - -
6. Nouvelle-Zélande 3-3 Test-match Deuxième ligne - - - -
7. Grande-Bretagne 9-10 Test-match Deuxième ligne - - - -
8. Grande-Bretagne 10-45 Test-match Troisième ligne - - - -
9. Nouvelle-Zélande 20-9 Coupe du monde Deuxième ligne - - - -
10. Grande-Bretagne 4-13 Coupe du monde Deuxième ligne 2 - 1 -
11. Australie 9-31 Coupe du monde Deuxième ligne - - - -
12. Australie 3-14 Test-match Pilier - - - -
13. Angleterre 9-11 Coupe d'Europe Deuxième ligne 6 - 3 -
14. Pays de Galles 8-21 Coupe d'Europe Pilier 4 - 2 -
15. Pays de Galles 14-7 Coupe du monde Pilier 6 - 3 -
16. Angleterre 2-20 Coupe du monde Pilier 2 - 1 -

Détails en club

Saison Championnat Coupe Sélection
Comp. Class. Comp. Class. Comp. M Pts Ess. Buts Dp.
1964-1965 RC Saint-Gaudens Championnat de France 1/4 finale Coupe de France 1/4 finale
1965-1966 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/4 finale
1966-1967 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/2 finale
1967-1968 Championnat de France 1/2 finale Coupe de France 1/8 finale CM 1 - - - -
1968-1969 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/8 finale
1969-1970 Championnat de France Vainqueur Coupe de France 1/8 finale
1970-1971 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/4 finale 2 - - - -
1971-1972 Championnat de France Finaliste Coupe de France 1/4 finale CM 5 - - - -
1972-1973 Championnat de France Barrage Coupe de France Vainqueur 3 2 - 1 -
1973-1974 Championnat de France Vainqueur Coupe de France 1/4 finale 1 - - - -
1974-1975 Championnat de France 1/4 finale Coupe de France 1/2 finale CM 4 18 - 9 -
1975-1976 Championnat de France 13e Coupe de France 1/8 finale
1976-1977 Championnat de France 14e Coupe de France 1/8 finale
1977-1978 Championnat de France 26e Coupe de France
1978-1979 Championnat de France 1/4 finale Coupe de France

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Victor Serranos », sur MatchID
  2. “Maréchal Nestor”, ffr13.fr, le 31/07/2020.
  3. « Les sélectionnés », Sud Ouest,‎ , p. 10.
  4. André Legros, « Douze joueurs du Sud-Ouest iront aux Antipodes », Sud Ouest,‎ , p. 10.
  5. a b c et d « Premier succès devant la Nouvelle-Zélande », Sud Ouest,‎ , p. 9.
  6. « Le Treize de France croit en ses chances », Sud Ouest,‎ , p. 9.
  7. a b et c « La France en finale de la Coupe du monde », Sud Ouest,‎ , p. 8.
  8. « Répétition avant la finale pour la France et l'Australie », Sud Ouest,‎ , p. 10.
  9. « La France « éliminée » par l'Australie (4-37) », Sud Ouest,‎ , p. 11.
  10. « Pour la France, à Sydney la revanche serait un exploit », Sud Ouest,‎ , p. 11.
  11. a et b J.-C. Delesalle, « Les Australiens trop « costauds » pour un Treize de France courageux », Sud Ouest,‎ , p. 10.
  12. J.-C. Delesalle, « Bravo aux Tricolores », Sud Ouest,‎ , p. 10.

Liens externes

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